Au soir d'un double DNF singlant, David Knight s'est livré sans concessions . La tension est à son comble dans le camp BMW et les paroles sans détours de Knighter sur les performances de sa machine ne vont pas arranger les choses. Lisez plutôt….
David, nous sommes au 3e GP de la saison et le moins que l'on puisse dire c'est que les résultats ne sont toujours pas là… Le problème vient de toi ou de la moto ?
David Knight : C'est assez évident pour tout le monde que je rencontre des problèmes avec la moto (rires) ! Tu sais, je me suis entraîné comme jamais cet hiver et je peux te dire que, de mon côté, je suis prêt et que ma motivation pour m'imposer à nouveau sur le WEC est intacte. Par contre, je rencontre beaucoup de difficultés pour faire marcher la moto. C'est difficile car je sais ce dont je suis capable, mais comme hier, je suis victime de crash stupide à répétition. Je n'ai aucune confiance dans l'avant de la moto et à la moindre pierre je risque de me mettre par terre… On essaye actuellement des réglages complètement différents sur la fourche et le châssis pour diminuer le phénomène. D'ailleurs Juha, Marko et moi roulons depuis ce week-end avec des châssis différents pour essayer de trouver des solutions.
La saison risque d'être longue dans ces conditions. Où en est ta motivation aujourd'hui ?
J'ai toujours envie de gagner, il n'y a aucun doute là-dessus, mais pour le moment et en l'état actuel des choses cela m'est tout simplement impossible de me battre devant. Dès que nous aurons réglé les problèmes avec la moto, je peux te certifier que je me battrais à nouveau pour la victoire. Au Portugal, nous espérions gagner d'entrée et l'on a vu que nous n'étions pas au niveau. Pareil en Espagne et ici en Sardaigne. C'est rageant, mais c'est comme ça… J'essaye de rester calme et de continuer à sourire, mais c'est difficile à admettre pour moi quand tu es censé rouler pour la gagne. Là j'en suis rendu à rouler pour une 6e ou une 7e place, c'est loin d'être évident à accepter…
Tu as toujours proclamé que prendre du plaisir sur la moto est essentiel pour toi, cela doit être frustrant en ce moment ?
Oui, tu mets le doigt sur le point sensible… C'est essentiel pour moi et du coup, la semaine dernière j'ai même repris ma machine de trial pour m'éclater un bon coup et retrouver du plaisir sur la moto. Quand je roule avec ma machine de compétition ici, je ne prends absolument aucun plaisir… J'ai toujours l'impression que je vais m'en prendre une et je peux t'assurer qu'à force cela devient dangereux… Mais j'ai la certitude que tous les gars de l'équipe continuent de travailler et nous allons mettre à profit cette pause dans les GP pour essayer de trouver de nouvelles solutions.
Tu parles de l'avant, mais vous semblez avoir quelques soucis de motricité également, non ?
Oui, disons que nous avons un problème global d'équilibre sur la moto. Les suspensions sont pratiquement les mêmes que j'utilise depuis 2004, donc ce ne sont pas les éléments WP qui font défauts, mais plutôt le châssis. Ce n'est plus un secret pour personne. On a essayé plusieurs choses, mais rien n'y fait pour l'instant. Ce sont peut-être les options de châssis prisent dès le départ qui ne vont pas… C'est difficile de le faire fonctionner correctement, peut-être impossible, je ne sais pas… On sait d'où vient le problème, mais on ne peut pas tout changer, ce serait remettre en cause la conception même de la moto !
Tu as un contrat de deux ans avec BMW, ces résultats pourraientt remettre en cause ton engagement avec eux à l'avenir ?
Bien sûr… Si le team n'arrive pas à trouver de solution et obtenir des résultats tout est possible… Ce qui est sûr c'est que l'on ne gagnera pas cette année. Alors on verra les progrès que nous sommes capables de faire d'ici à la fin de l'année pour prendre une décision. Pour le moment, mon avenir est un gros point d'interrogation…
Propos recueillis par Julien Leroy à Iglésias lors du GP d'Italie en Sardaigne